Ce samedi matin, les pompiers ont fait leur retour au sein de l’usine Blédina à Villefranche-sur-Saône.

Un passant avait remarqué peu avant 9h qu’une mousse de couleur rose s’échappait du bâtiment situé rue Philippe-Héron.

Les pompiers ont donc contenu le liquide pour éviter qu’il ne se propage, notamment dans les égouts. La fuite a été canalisée et les opérations de pompage pourront débuter une fois l’origine de cet écoulement suspect déterminée. Il semblerait qu’une opération de nettoyage ait provoqué cet écoulement de résidu de produits alimentaires.

Pour rappel, l’usine Blédina, qui n’est pas un site Seveso, avait été victime d’un incident bien plus important le 6 avril dernier. Là encore, c’est durant l’opération de nettoyage qu’un mélange accidentel d’acide sulfurique et d’acide nitrique s’était produit dans une cuve. Des vapeurs nitreuses s’étaient alors échappées dans le ciel caladois. Après plusieurs rebondissements, la cuve avait été finalement vidée le 15 avril.

Ce samedi midi, Laurence Balas a rejoint la liste de plus en plus longue d’élus qui dénoncent l’alliance Collomb-LR.

Colistière de Yann Cucherat dans le 6e arrondissement, elle a annoncé sur Twitter qu’elle renonçait à être candidate, ne voulant pas « être élue sur une liste guidée par Laurent Wauquiez« . Et ce, malgré « (son) estime pour François-Noël Buffet« .

Car Laurence Balas connaît bien la maison LR. Elle en vient, et l’avait quittée après avoir voté Emmanuel Macron en 2017. Proche de Bruno Le Maire, elle avait ensuite rejoint le camp de Gérard Collomb. Certains lui prêtaient alors l’ambition de négocier, avec l’appui du ministre de l’Economie, un siège de sénatrice du Rhône.

Pourtant, elle ne veut pas retrouver ses anciens camarades. « L’union aurait dû se faire avec David Kimelfeld« , écrit également Laurence Balas sur Twitter.

Les mauvaises langues noteront que cet amour soudain pour les valeurs de gauche portées par l’actuel président de la Métropole s’explique avant tout par la haine que lui portent les élus LR du 6e arrondissement de Lyon, qui la considèrent comme une traître de premier rang. Il était probable que les négociations de places entre Gérard Collomb et François-Noël Buffet mettent de toute manière un terme à ses ambitions personnelles sur la liste fusionnée.

Chaque élu outré de l’alliance entre Gérard Collomb et les Républicains en vue du second tour des élections réagit à sa manière.

Alors que Thérèse Rabatel, Gérard Claisse, Dounia Besson et Nicole Gay rendaient leurs écharpes d’adjoints au maire de Lyon, Zorah Ait-Maten se contente de renoncer à figurer sur les listes de Yann Cucherat et de François-Noël Buffet.
Restée socialiste quand les sirènes macronistes se faisaient très oppressantes à Lyon, l’élue au caractère volcanique regrette la décision de son mentor, écrivant sur les réseaux sociaux avoir « toujours » espéré la réconciliation avec David Kimelfeld et Georges Képénékian, qu’elle insultait pourtant copieusement sur Facebook.

« Je laisse mes « camarades et colistiers » à leur conscience…sans renier les amitiés tissées…mais comme me l’a écrit un ami tout à l’heure : « ma conscience pèse bien plus lourd qu’un mandat ». Ne plus être élue ne me fera pas disparaître. Vous pouvez être sûrs que je saurais faire entendre ma voix ailleurs et autrement…les associations avec qui j’ai travaillées sauront me trouver à leurs côtés. Il y a une vie après la politique et je compte bien en profiter… », a-t-elle écrit, récoltant plus d’une centaine de messages de soutien.

Au vu de ses états de service extra-politiques (colères, chantage, plaintes, insultes), il n’est pas dit que les Républicains, et même les macronistes, ne soient pas un peu soulagés de ne pas devoir compter sur Zorah Ait-Maten les six prochaines années.

Petit à petit, les critiques fusent et les défections s’accumulent.

Que ce soit dans le camp de Gérard Collomb et Yann Cucherat, ou dans celui des Républicains, l’alliance électorale en vue du second tour des élections municipales lyonnaises et métropolitaines a fait pour le moment plus de dégâts que de bien.

Jeudi après-midi, lors de la conférence de presse de Gérard Collomb et François-Noël Buffet, l’entourage le plus fidèle du maire de Lyon était présent au Grand Hôtel des Terreaux : Roland Bernard, Louis Pelaez, Richard Brumm, Jean-Yves Sécheresse, Renaud George, Anne-Sophie Condemine… Soit toute son équipe rapprochée de campagne.

A l’exception d’une personnalité importante : Fouziya Bouzerda, sa directrice de campagne.

La présidente du Sytral, élue MoDem, a-t-elle senti que son rôle était devenu obsolète à l’annonce du retrait de la candidature de Gérard Collomb ? Est-elle révulsée à l’idée de collaborer avec la droite, alors qu’en 2014, elle avait d’abord négocié avec Michel Havard avant de filer dans le camp d’en face pour une meilleure place ? Ou bien est-elle furieuse de voir Yann Cucherat être promu grâce au retrait d’Etienne Blanc, en se disant que c’est elle qui aurait mérité d’avoir cette investiture pour devenir la première maire femme de Lyon ?

On ne peut que faire des suppositions puisque Fouziya Bouzerda a décidé de ne répondre à personne au téléphone depuis jeudi. Sur son compte Twitter, jeudi à 18h25, elle évoquait les distributions de gel hydroalcoolique dans les stations de métro, alors que toute la classe politique y allait de sa réaction à la fameuse alliance. Depuis, plus rien.

« Elle est coincée électoralement. Elle ne peut pas mener de fronde et convaincre sa tête de liste de fusionner avec David Kimelfeld, puisque sa tête de liste, pour les municipales dans le 9e arrondissement et pour les métropolitaines dans la circonscription Lyon-Ouest, c’est Gérard Collomb en personne ! », analyse un conseiller municipal lyonnais.