Presque tous les Lyonnais connaissent désormais les « Daltons ». Ses membres ont l’air déterminés à continuer de défier les autorités à travers des rodéos urbains en plein centre-ville, des actions spontanées comme celle du stade de Décines ou encore à l’aide de clips musicaux prônant armes, drogues et violences.

Le mois dernier, la rédaction de LyonMag est allée à leur rencontre pour essayer de comprendre leur façon de penser. Devant notre caméra, ils ont parfaitement assumé le fait de ne pas craindre la justice. Et d’un côté, ils ont peut-être raison…

Les jeunes envoyés au front comme de la chair à canon

Parce que ce qu’il faut saisir, c’est que le groupe « Les Daltons » n’est pas vraiment quantifiable. Les individus que l’on voit commettre des actes de délinquance en public ne sont probablement que de la chair à canon. La plupart des personnes interpellées n’ont pas de casier judiciaire et ne sont connues des services de police qu’à travers leurs fréquentations. Bien souvent, ce sont de très jeunes gens, à peine majeurs, qui ont été missionnés par des plus grands, les penseurs du réseau.

Réseau. Le mot est fort, mais c’est probablement de ça qu’on parle. Une organisation délictuelle bien pensée, avec des dirigeants, des lieutenants et des troupes disponibles. C’est d’ailleurs certainement pour cette raison que police et justice ne parviennent pas à stopper cette escalade : quand un « Dalton » est arrêté, un autre Lyonnais embrigadé le remplace. Le réservoir de jeunes frappes est immense : les « Daltons », c’est tout le quartier de Mermoz.

Les « Daltons » ont-ils des objectifs ?

Alors pour essayer de définir le but de cette succession d’actions, il faut, là encore, parler en échelle. Pour les jeunes qui sont envoyés sur le terrain, l’objectif est certainement d’impressionner ses pairs, de gagner en « street credibility ». Il y aussi probablement une forme de contrainte, même si elle est insidieuse.

Pour les plus grands, les têtes pensantes, il faut surement chercher du côté de la musique. Il ne faut pas oublier qu’à la base, les « Daltons » forment un groupe de rap. En choisissant l’iconographie de la bande dessinée « Lucky Luke » de Morris, les penseurs ont trouvé un formidable moyen de se positionner dans le secteur populaire du « gangsta rap ». Ils jouent de leur opposition avec le cow-boy qui représente les forces de l’ordre. Il faut également se rendre compte que ce genre de faits existent déjà depuis longtemps, mais que dans cette situation les délinquants sont identifiables et identifiés grâce aux costumes.

Enfin, il y a les autres, les suiveurs et ceux qui gravitent autour du groupe. C’est avec eux que la situation risque de s’envenimer : certaines personnes n’attendent qu’un petit dérapage, une interpellation musclée de la police ou une révolte d’un témoin d’un rodéo pour mettre le feu aux poudres.

Pas de but précis donc, si ce n’est de tout faire pour semer le désordre, quelle que soit la finalité.

Si on peut espérer que le phénomène « Daltons » se cantonne au seul 8e arrondissement de Lyon, notamment « grâce » à la rivalité des quartiers de l’agglomération lyonnaise, les forces de l’ordre devront certainement redoubler d’efforts si elles veulent éviter un drame. On ne peut pas dire pour le moment que la réponse est suffisamment forte… Mais c’est bien parce que les problèmes sont multiples. L.M.

Mise à jour à 18h30 :

Sur les réseaux sociaux, le collectif annonce qu’aucune interpellation n’a eu lieu. Il prévient par ailleurs, à demi-mot, qu’un nouveau rodéo urbain place Bellecour est en préparation.

Article initial :

Comme annoncé, ils ont réalisé un live Instagram ce dimanche, après avoir passé le week-end à réclamer un duo avec la chanteuse belge Angèle en échange de l’arrêt de leurs turpitudes.Ce dimanche, un membre du groupe de délinquants du 8e arrondissement de Lyon s’est introduit dans le périmètre de la prison de Lyon-Corbas aux alentours de 16h30.Vêtu de sa tenue jaune et noire, l’individu a escaladé un grillage puis s’est dirigé vers le mur d’enceinte en béton.

Là, il a jeté un colis en direction de la zone de détention, probablement à l’attention de Many GT, un des cadres du groupe incarcéré depuis cet été.En repartant, il a laissé en souvenir le haut de son déguisement. L’homme qui filmait la scène en direct sur Instagram dialoguait tranquillement avec les prisonniers qui hurlaient à la gloire des « Daltons ». Après avoir escaladé le grillage dans le sens inverse, l’intrus a rejoint l’une des deux motocross présentes pour prendre la fuite.

Plus étonnant, les délinquants n’ont pas été embêtés durant leur longue action. Sur les réseaux sociaux, le groupe a indiqué quelques minutes plus tard que la gendarmerie était à leur poursuite.

=== Ca va mal finir avec ces délinquants !!!