Les fêtards le savent, il est parfois compliqué de rentrer de la soirée du nouvel an dans les rues de Lyon.

En cause, entre autres, des bandes alcoolisées d’individus qui traînent dans les rues de la ville à la recherche d’adversaires à affronter. D’après plusieurs témoignages, ces deux dernières années ont été marquées par une recrudescence des violences dans certains quartiers, par exemple celui de la Guillotière.

Pour tenter de minimiser les débordements, la vente et l’usage de pétards et de feux d’artifice sur la voie publique sont interdits par la préfecture du Rhône ce mercredi tout comme la vente de récipients de carburants. De plus, il est aussi interdit de consommer de l’alcool sur la voie publique jusqu’au 1e janvier midi.

Les gendarmes seront donc nombreux sur les routes du département dès 20h ce mardi soir. Selon nos informations, environ 150 militaires installeront toute la nuit des barrages. Pour le moment, plus d’une vingtaine de lieux seront ponctuellement tenus, au moins jusqu’à 3h du matin. Mais la gendarmerie du Rhône l’assure, du personnel sera toujours mobilisé jusqu’à plus de 7h du matin.

Dans l’agglomération lyonnaise, des CRS seront aussi engagés pour assurer la sécurité des biens et des personnes. Au total, eux seront environ 200 hommes et femmes implantés sur différents lieux, prêts à intervenir. De plus, les policiers nationaux et municipaux seront sur le terrain pour cette nuit très particulière. Mais là, aucun chiffre précis n’a été dévoilé par les autorités, la préfecture du Rhône précisant simplement que « le dispositif de sécurité sera adapté à une nuit de la Saint-Sylvestre ».

Les policiers sur le terrain auront de multiples missions en dehors de celle de sécurité routière selon le secrétaire général adjoint du syndicat de police Fpip Yann Rouchier qui redoute pour les agents et les fêtards « une nuit d’enfer sur terre ». Un avis partagé par d’autres membres des forces de l’ordre qui préfèrent garder l’anonymat. Les policiers devront ainsi particulièrement « veiller aux viandes saoules » qui rentrent de soirées alcoolisées dans des quartiers qui peuvent devenir « des supermarchés de la victime » d’après Yann Rouchier qui déplore qu’il n’y ait « plus aucune limite. En passant seulement sur un mauvais trottoir, il est possible aujourd’hui de prendre une tête au carré ».

Les secours devront aussi composer avec les incendies volontaires de véhicules, désormais courants lors de ces soirées de la St-Sylvestre. D’après certains policiers, des destructions volontaires par le feu de poubelles ou de voitures ont déjà eu lieu dans la nuit de lundi à mardi dans plusieurs communes de l’Est lyonnais comme Vénissieux ou à Villeurbanne ce mardi matin. D’après BFMTV, 18 véhicules sont donc partis en fumée la nuit dernière dans l’agglomération, dont 12 à Vénissieux.

Le passage de 2018 à 2019, ce sont une cinquantaine de véhicules qui avaient été détruits par les flammes, dont une vingtaine par propagation.

Les soirées de la Saint-Sylvestre sont pour certains synonyme d’alcoolisation.

Chaque année, des permis sont perdus sur les routes du département. Pire, des accidents parfois mortels surviennent. Pour tenter de raisonner les automobilistes qui pourraient vouloir prendre le volant ivres, la préfecture du Rhône relaient sur les réseaux sociaux des messages de prévention depuis quelques jours.

Pour Jean-Daniel Montet Joudran, directeur de cabinet du préfet du Rhône, « il s’agit tout d’abord d’assurer au mieux la sécurité routière ». Il lance ainsi directement un appel pour que les fêtards « anticipent leurs soirées pour savoir qui pourra conduire ». Le sous-préfet qui rappelle également « le pouvoir d’agir de chacun pour protéger l’autre ».

Des consignes de fermeté ont aussi été passées aux forces de l’ordre pour « réprimer les comportements qui mettent en danger la vie d’autrui ».

#SaintSylvestre : le préfet prend des mesures de sécurité pour le bon déroulement de la soirée.
Vente et consommation d’alcool, pétards et feux d’artifice… Retrouvez toutes les mesures ➡️ https://t.co/WJF9IKjrSz pic.twitter.com/mxNnZUKOV1

— Préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône (@prefetrhone) December 30, 2019

Alors que Christophe Castaner a annoncé ce lundi midi le déploiement de 100 000 policiers et gendarmes pour la nuit du Nouvel An, la Préfecture du Rhône a publié, de son côté, un arrêté afin de « garantir le bon déroulement des festivités de la St Sylvestre ».

Ainsi, il sera interdit de consommer de l’alcool sur la voie publique toute la journée du 31 décembre, ainsi que le 1^e janvier jusqu’à midi. La vente d’alcool à emporter sera également prohibée, tout comme la vente de récipients de carburant.

Seront également interdits la vente et l’usage de pétards et de feux d’artifice sur la voie publique.

« Afin que les festivités puissent se dérouler dans les meilleures conditions de tranquillité et de sécurité pour tous, le préfet mettra en place un dispositif de sécurité adapté« , précisent les services de l’Etat.

Les forces de l’ordre seront particulièrement vigilantes sur les routes, où les contrôles seront renforcés. Depuis le début de l’année, 60 personnes ont perdu la vie dans le Rhône dans un accident. Il est donc crucial que cette nuit de la St Sylvestre ne soit pas endeuillée, et cela passe par une vraie prise de conscience des particuliers : « Cette année, on veut mettre en avant le message du pouvoir d’agir de chacun pour protéger l’autre, avec le slogan « Quand on tient à quelqu’un, on le retient », explique Jean-Daniel Montet Joudran, directeur de cabinet du préfet. « Très concrètement, il faut tout faire pour dissuader une personne ivre de prendre le volant. Il faut être dans la bienveillance et l’empathie, et faire comprendre qu’on est là pour aider la personne avec qui on est, qui n’a plus forcément tout son discernement. Il faut parfois être un peu intrusif pour lui sauver la vie et sauver la vie d’autres personnes qui pourraient être atteintes« , insiste le sous-préfet.

Ce dimanche après-midi, un individu âgé de 28 ans a été interpellé rue François Dauphin en centre-ville de Lyon.

Il avait été repéré par des policiers en train d’accoster des passants en leur demandant avec insistance de l’argent. L’homme se montrait agressif, et avait même accompagné une victime jusqu’à un DAB pour qu’elle retire des espèces.

Il expliquait aux badauds qu’il était un repris de justice, sous bracelet électronique, et qu’il avait besoin d’argent pour survivre. Il est vrai qu’à seulement 28 ans, il cumule déjà 78 antécédents judiciaires.

Placé en garde à vue, il a reconnu les faits. Cet habitant de Romans-sur-Isère sera présenté au parquet ce mardi.