Jeudi soir, dès minuit, de nombreux équipages de policiers se sont retrouvés pour une nouvelle manifestation à Lyon. Cette fois, les fonctionnaires s’étaient donnés rendez-vous devant l’hôpital Edouard Herriot , dans le 8e arrondissement. Les « nuiteux », venus de toute l’agglomération, sont allés jusqu’aux portes des urgences pour applaudir chaleureusement ceux qui étaient aussi en première ligne face au Covid-19. 

Les urgentistes se sont alors joints aux policiers pour un moment de communion entre forces de l’ordre et blouses blanches. L’interpellation houleuse d’une infirmière mardi à Paris semble déjà oubliée.

Mardi, un peu partout en France comme à Lyon, les soignants manifestaient « pour dénoncer les carences du système de santé ». Plusieurs milliers de personnes avaient alors défilé depuis HEH.

Pour rappel, les policiers enchainent les actions depuis une semaine dans la capitale des Gaules pour dénoncer leurs conditions de travail et les mesures évoquées par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, notamment l’arrêt des étranglements lors des interpellations. Le ministre est depuis revenu sur ses paroles, mais son rétropédalage ne suffit pas pour certains. Les hommes en bleu se sont ensuite donnés rendez-vous devant le Palais de Justice de Lyon, les 24 colonnes. Là-encore le lieu n’avait pas été choisi par hasard. Les policiers voulaient ainsi dénoncer « le laxisme de la justice ».

Ils demandent la suppression de ce qu’ils appellent les « coronapistes », ces pistes cyclables mises en place par la Métropole de Lyon pour encourager et faciliter le transport cycliste. C’est l’Association des Chauffeurs Indépendants Lyonnais (ACIL) qui est à l’origine de ce rassemblement. « C’est un ajustement de la voirie qui profite à un petit nombre et dégrade l’utilisation de la route au quotidien de milliers d’usagers. L’effet des « coronapistes » a un impact sur notre quotidien et ne va pas dans le sens d’une relance économique dans des conditions adéquates« , dénonce l’association.

Cette expérimentation d’urbanisme tactique lancée ces dernières semaines par le président de la collectivité, David Kimelfeld, a fortement été critiquée, notamment par ses opposants politiques, dans la course aux élections métropolitaines. Ce vendredi après-midi, le trafic en Presqu’Ile devrait être fortement impacté.

Christopher G., un Martiniquais de 21 ans, logeait chez son oncle habitant au 25 rue Philippe-Fabia dans le 8e arrondissement de Lyon. Le jeune homme avait été retrouvé mort, le corps dénudé, dans la rue en bas de l’immeuble. Ce sont deux coups de couteau qui l’ont tué. Et il semblerait que l’oncle et sa compagne aient distribué chacun un coup à l’individu trop entreprenant avec l’une de leurs filles âgée de 16 ans.
Selon eux, Christopher était fou amoureux d’elle. Et alors qu’il dormait dans la même chambre, il l’aurait agressée sexuellement. Lors de l’altercation qui s’en était suivie entre les logeurs et le Martiniquais, un couteau avait donc été utilisé.

Mais depuis, les enquêteurs ont énormément de mal à savoir qui a fait quoi. D’autant que le couple, aujourd’hui séparé, s’est parfois rejeté la faute l’un sur l’autre. Une chose est sûre : ils ont été de mèche pour tenter d’effacer les traces, lavant l’appartement, les couteaux et leurs vêtements pour masquer les traces de sang. Le rôle des enfants de la femme, présents au moment des faits, n’a pas été éclarci.

Lors du procès aux assises du Rhône, l’ex-couple n’a pas davantage convaincu. Et l’avocate générale a requis pour chacun 12 ans de réclusion criminelle.

L’homme, oncle de la victime, sera finalement acquitté. Tandis que son ex-compagne, soupçonnée depuis le début d’avoir donné le coup de couteau mortel dans le dos de Christopher G., a écopé de 8 ans de prison.

Au 15 rue des Marronniers à Corbas, dans le quartier des Balmes, un homme de 43 ans avait tué sa femme et sa fille âgée de 18 ans, avant de cacher les corps un mois dans l’appartement, sans que son fils de 11 ans ne s’en rende compte.

Ce vendredi, Laurent M. est jugé devant la cour d’assises du Rhône à Lyon. Il devra s’expliquer sur ses motivations et ses versions des faits changeantes. Dans un premier temps en garde à vue, il avait indiqué aux enquêteurs que c’était sa femme qui avait poignardé à mort leur fille Estelle. Et qu’il l’avait ensuite tuée dans un excès de colère. Le quadragénaire avait finalement reconnu le double meurtre.

L’alcool qu’il avait l’habitude de consommer en grande quantité pourrait expliquer en partie son passage à l’acte que rien ne laissait présager. Par le passé, la police ne s’était saisie qu’à une reprise de faits de violences conjugales dans le couple.

La justice lyonnaise et les jurés se pencheront également sur ces longues semaines de mensonges au sein de l’appartement de Corbas. Comme beaucoup de maris à l’origine de la disparition de leur femme, Laurent M. avait multiplié les SMS post-mortem à sa victime pour noyer le poisson. Face aux questions de son fils sur l’odeur de décomposition et les mouches qui envahissaient leur logement, il s’était muré dans le silence, obligeant l’adolescent à dormir dans le salon pour l’empêcher de voir les corps de sa mère et de sa soeur.

Quelques jours après l’arrestation du père, une marche blanche avait réuni 400 personnes à Corbas. Toutes réclamaient la vérité pour Estelle et sa mère Michelle.