Malgré le confinement de la population, le nombre de cas et de décès du coronavirus sont toujours trop importants dans le Rhône.

Ce mercredi matin, le directeur général de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes, Pierre-Yves Grall, participait à une conférence de presse avec le préfet. A cette occasion, il a répondu à une question sur l’origine de ces nouveaux cas.
Selon lui, ils sont dus à « un confinement un peu élastique ». Les personnes aujourd’hui hospitalisées ou qui décèdent auraient donc peu respecté les gestes barrières et les consignes liées au confinement selon l’ARS.

« On pose la question aux nouveaux cas, on a cherché à savoir en ayant en arrière-pensée que des zones concentraient les cas dans le Rhône ou la Loire. Mais on s’est aperçu que leur origine géographique était diffuse et qu’il n’y avait pas de cluster qui nous aurait permis de faire une action ciblée », regrettait Pierre-Yves Grall.

« L’explication, c’est donc qu’il y a toujours une circulation du virus et que le confinement n’est pas bien respecté par la population », répétait-il.

Concernant le déconfinement, le DG de l’Agence régionale de santé estime qu’il faudra « retrouver le chemin de la santé publique et du bon sens. Avec les gestes barrières, on saura tirer des enseignements de base pour appréhender de la prochaine grippe saisonnière« .

Ce mercredi matin, la préfecture du Rhône organisait une conférence de presse téléphonique sur la situation liée au coronavirus et au confinement.

Présent à cette réunion, le directeur général de l’ARS, Jean-Yves Grall, a étayé les données publiées quotidiennement par ses équipes.

« Les données laissent à penser que la circulation du virus reste active en Auvergne-Rhône-Alpes. On a une stabilisation des nouvelles hospitalisations, environ 120 quotidiennes, qui se concentrent aujourd’hui essentiellement sur les départements du Rhône et de la Loire. Cela nous invite à rester très vigilants sur le confinement et les mesures barrières car les hospitalisations sont la partie émergée de la situation« , a indiqué le professeur Grall.

Par ailleurs, sur le cas épineux des Ehpad, dont on n’avait plus aucun chiffre, le DG de l’Agence régionale de santé s’est montré plutôt transparent : « Sur les 940 Ehpad de la région, 488 ont signalé au moins un cas de coronavirus parmi leurs résidents. Et 871 personnes sont décédées dans les Ehpad, 248 à l’hôpital ».

Si l’on additionne les morts à l’hôpital à ceux des Ehpad, on atteignait donc ce mardi soir 1973 décès en Auvergne-Rhône-Alpes. Soit un peu moins de 10% du total national. Autant dire que la barre des 2000 morts sera probablement dépassée ce mercredi soir.

Enfin, près de 28 000 tests ont été réalisés en laboratoires de ville d’Auvergne-Rhône-Alpes. Et près de 6800 sont revenus positifs. A noter que l’ARS a déjà dépisté l’ensemble des résidents de 150 Ehpad et espère arriver à 180 d’ici vendredi. Ainsi, 24% des seniors testés étaient positifs, tandis que 9% du personnel était contaminé.

Laurent Wauquiez n’en finit pas de multiplier les annonces.

Ce mercredi après-midi, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes s’est attaqué au BTP, sujet sensible et très impacté par le confinement. Laurent Wauquiez avait d’ailleurs été le premier à demander l’arrêt total des chantiers de la collectivité mi-mars. Pour montrer l’exemple. Et c’est avec le même objectif de créer un élan qu’il va aider les entreprises à relancer ces chantiers.

C’est ainsi qu’il a décidé de mettre de côté 100 000 masques déjà commandés pour les distribuer en priorité aux entreprises du BTP de moins de 20 salariés. En tissu et lavables 50 fois, ils seront confiés aux fédérations dès la semaine prochaine. Les chantiers des lycées et du câblage de la fibre optique vont notamment pouvoir reprendre en priorité. « On fait sauter toutes les pénalités de retard, on lance un appel aux maîtres d’ouvrage pour qu’ils fassent de même », poursuit Laurent Wauquiez.

Enfin, une nouvelle enveloppe de 150 millions d’euros a été débloquée pour financer de la commande publique de chantiers. « On veut inciter les maires, et notamment ceux qui ont été élus le 15 mars, à lancer des chantiers sachant qu’ils seront sponsorisés par la Région. Il y a plein de choses à faire : du développement durable, de l’isolation… », prônait le président de la collectivité, rappelant que le BTP est « le premier moteur à redémarrer pour notre économie. Ce sont 150 000 emplois, voire 250 000 en comptant les sous-traitants ».

Laurent Wauquiez se félicitait une fois de plus d’avoir été plus « fourmi que cigale » : « On a mis de l’argent de côté, c’est le moment de l’utiliser ».

Malgré toute la bonne volonté de la Région, certains chantiers ne respecteront pas leur calendrier. Et c’est notamment le cas du nouveau lycée de Gerland qui devait ouvrir dans les anciens locaux de Sanofi en bord de Rhône. L’établissement devait ouvrir à la rentrée de septembre à 200 lycéens. « On n’y arrivera pas », a concédé Laurent Wauquiez.

Ce mercredi, le président de la Région Auverne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez était en visite au CEA à Grenoble, un organisme de recherche.

L’élu LR est allé assister à la présentation du projet d’un respirateur, nommé MakAir, fabriqué au CEA dans le cadre du projet du collectif « Makers for Life », qui mobilise un ensemble de PME et d’ETI, mais aussi les CHU de Nantes, de Brest et l’Université de Nantes. L’objectif de la Région est de « livrer 500 équipements d’ici mi-mai au plus tard ».

Dans un communiqué, il est expliqué que la Région « cofinance le coût des matériaux pour ces 500 respirateurs, avec l’appui de Renault Sports, qui dispose de stocks de pièces et de compétences spécifiques en matière de design industriel ». Le CEA estime entre 3 et 7 millions d’euros le coût des fournitures pour produire les machines. Laurent Wauquiez explique que l’objectif suivant « serait ensuite de fabriquer à plus grande échelle 1 500 à 5 000 respirateurs en fonction des besoins ».

Ce mercredi, le Sytral a organisé une conférence de presse dématerialisée.

Fouzyia Bouzerda, la présidente du Sytral, a commencé à préciser les modalités de la reprise des transports en commun à Lyon après le confinement.

Elle déplore tout d’abord « une baisse de fréquentation de -90% sur l’ensemble du réseau depuis le début de la crise », alors que 50% des transports en commun sont toujours en marche, « avec une attention particulière pour le personnel de santé ». D’ailleurs, « à la demande des hôpitaux » selon Fouzyia Bouzerda, « une continuité de service sera également maintenue pour le 1er mai avec des lignes ciblées pour le personnel soignant ».

Désormais, c’est le déconfinement qui est dans les tuyaux du Sytral. La présidente du Sytral assure « travailler quotidiennement, en attente des instructions gouvernementales ». Pour le moment, le Sytral ambitionne de proposer 80% du service au 11 mai. « Nous n’étions jamais détendu sous 50%, l’idée est donc d’augmenter par paliers » explique Fouzyia Bouzerda.

Selon elle, « le port du masque semble primordial. Nous voulons donc installer des distributeurs, notamment dans le métro et les tramways ». Une désinfection plus rapide est aussi pensée, « peut-être par ultra-violet ». Il faudra également gérer les flux dans les transports en commun. Pour le Sytral, « ce ne sera pas simple dans une rame de métro, des signalétiques sont imaginées, avec l’expérience de la Fête des lumières qui permet par exemple de contrôler les entrées et sorties dans les stations de métro ».

Autre sujet complexe que devra gérer le Sytral, les transports scolaires quotidiens sur l’agglomération. Fouzyia Bouzerda, indique avoir eu, pour le moment, « très peu de retours des établissements scolaires, eux aussi dans l’attente d’informations ».