Fini le faste du dîner à l’Hôtel de Ville, des salons de la préfecture du Rhône et des chambres de l’Intercontinental.

Ce jeudi, Emmanuel Macron s’est mis au travail à Lyon, où il participe à la sixième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Le chef de l’Etat a annoncé une hausse de 15% de l’aide de la France au Fonds mondial dédié. Et il a ensuite harangué les autres représentants de pays, essentiellement africains, réunis au Centre des Congrès à la Cité Internationale : « Personne ne quittera Lyon sans que nous ayons les 14 milliards de dollars. Je ne laisserai personne quitter cette pièce tant que les 14 milliards de dollars ne seront pas obtenus ».

Emmanuel Macron n’a pas hésité à pointer du doigt les pays qui ne faisaient pas l’effort d’augmenter la somme allouée à la lutte contre ces trois maladies, à l’instar du Japon, de l’Arabie Saoudite ou du Qatar. « Surprenez nous. Aidez nous. Agissez ! », a scandé Emmanuel Macron.

Depuis des heures, le président français, mais aussi Bill Gates et Bono, également présents entre Rhône et Saône, tentent de mobiliser un maximum de pays en appelant les chefs d’Etat réfractaires.

Les 14 milliards de dollars serviront à la lutte mondiale contre le sida, la tuberculose et le paludisme sur la période 2020-2022. La barre a été atteinte ce jeudi après-midi alors que la conférence touchait à sa fin.

Les habitants de Lyon n’ont jamais été aussi heureux de voir débarquer un président de la République.

Certes, plusieurs secteurs ont été bouclés, la circulation fut difficile, certains vélos ont été embarqués par la fourrière, mais les riverains de la Presqu’île évoquent sur les réseaux sociaux un retour au calme inespéré. Pas de rodéo, pas de délinquance, pas de concert de klaxons ce mercredi soir entre Rhône et Saône.

Et pour cause, l’important dispositif policier déployé pour la venue du chef de l’Etat a permis d’apaiser le centre-ville lyonnais.

Sans oublier que les rues ont été nettoyées, notamment autour de l’Hôtel de Ville et, sur le futur parcours de la déambulation nocturne surprise d’Emmanuel Macron et du chanteur de U2, Bono rue de la République.

Gérard Collomb est un spécialiste de ce genre de réveil soudain, lorsque le président de la République le visite à Lyon. Cela a beau faire des mois que certains riverains vivent un enfer, que des situations dégénèrent à l’extrême, il faut parfois attendre un déplacement présidentiel pour que des solutions soient miraculeusement trouvées.

La municipalité dément à chaque fois officiellement que ces mesures soient prises pour masquer le quotidien parfois gris des Lyonnais. « Hasard du calendrier », c’était déjà la ligne adoptée en 2017 lorsque des migrants avaient été expulsés de leur campement sauvage sous l’autopont de l’A7, la veille de la venue d’Emmanuel Macron au musée des Confluences voisin. Ces familles défavorisées venues d’Europe de l’Est vivaient-là depuis des mois, dans l’indifférence totale des pouvoirs publics. Seuls les automobilistes constataient leur misère quotidienne.

Les prostituées africaines du quartier avaient également été interpellées avant le sommet franco-italien au musée de la pointe de la Presqu’île.

Emmanuel Macron est-il dupé par ces petites attentions ? Ou se tient-il au courant de l’actualité lyonnaise autrement que par le truchement de son ancien ministre de l’Intérieur ? En attendant, le vernis va vite craquer, et les problèmes seront de retour en autant de temps qu’il faut pour dire « tour de passe-passe ».

Les fronts des services de sécurité d’Emmanuel Macron perlaient mercredi soir.

Car le président de la République, en sortant de l’Hôtel de Ville de Lyon où il dînait, s’est lancé dans une déambulation jusqu’à l’hôtel Intercontinental au Grand Hôtel-Dieu pour raccompagner Bono. Une manière de digérer après les agapes post-sixième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Gérard Collomb, qui devrait prochainement être intronisé candidat LREM pour les métropolitaines 2020, n’a pas résisté à l’envie de partager ce bain de foule avec le chef d’Etat et le chanteur de U2 rue de la République.

L’heure tardive a fait qu’assez peu de passants ont croisé le chemin du cortège présidentiel pédestre.

Mais une délégation de la République en Marche du Rhône, menée par Morgan Griffond, le nouveau référent départemental, a proposé une étape selfie à Emmanuel Macron.

La Presqu’Ile sera interdite aux voitures ce samedi de 11h à 20h.

Pour la deuxième fois, la Métropole de Lyon va expérimenter la piétonnisation sur ce secteur, après un premier test le 28 septembre dernier. « Le périmètre ne change pas et va de la rue Leynaud (Lyon 1er) jusqu’à la limite nord de la place Bellecour (Lyon 2e). Ce périmètre s’étend de quai à quai sans que les quais soient concernés par l’interdiction de circulation.

Il inclut également le début des pentes de la Croix-Rousse ainsi que la place de la Comédie.Pour laisser des voies de traversée Rhône-Saône aux automobilistes, les rues de la Barre, Grenette et Constantine restent ouvertes à la circulation automobile. Les parkings situés dans le périmètre sont toujours accessibles grâce à un dispositif de fléchage spécifique », précisent les services de la Métropole. L’ensemble du périmètre est une zone de trafic limité dans laquelle la vitesse autorisée est de 5km/h pour les riverains et les ayants-droit et de 20 km/h pour les bus TCL.

Seulement certaines catégories d’usagers seront autorisées à circuler, comme les livreurs et les services de secours. « Sur l’ensemble du périmètre, les piétons sont prioritaires sur tous les véhicules et autorisés à cheminer sur les chaussées », insiste-t-on.  A noter que quelques ajustements ont été apportés pour cette deuxième journée d’expérimentation, après la tenue d’un comité de suivi, réunissant les associations de quartiers, de commerçants et les chambres consulaires, pour tirer les enseignements de la première journée de piétonnisation.

Ce jeudi midi, une cinquantaine de personnes se sont réunies devant l’Université Lyon 2, sur les quais du Rhône.

Ces opposants au régime camerounais, qui, pour la plupart, avaient revêtu un drapeau du pays africain, ont dénoncé la politique de Paul Biya, 86 ans dont 37 ans au pouvoir, et qui se trouve à Lyon dans le cadre de la sixième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

La gestion de la crise entre anglophones et francophones par le chef d’Etat camerounais est notamment décriée. Paul Biya a toutefois relâché cette semaine 102 opposants, et notamment son principal adversaire politique, Maurice Kamto.