Cela commence à devenir une habitude.

Et les riverains de la Presqu’île sont de moins en moins conciliants. Dans la nuit de samedi à dimanche, la rue du président Edouard-Herriot a été prise d’assaut par des convois de voitures klaxonnant sans discontinuer, des jeunes éméchés qui hurlaient et des concerts d’autoradios malvenus.

Une vidéo partagée par l’un des habitants montre une colonne de véhicules à l’arrêt vers 3h du matin, avec un usage assourdissant des avertisseurs. On voit également une jeune femme escalader une voiture et des individus tenant à peine debout changer de véhicule.

De plus en plus, la colère des habitants de la Presqu’île se transforme en ras-le-bol vis-à-vis des politiques. Les mesures a minima de la Ville de Lyon et de la préfecture du Rhône sont en passe d’être attaquées en justice par un collectif.
Tandis que d’autres tentent de se faire justice par eux-mêmes. Un pare-brise aurait été endommagé par le jet d’un projectile depuis les étages d’un immeuble au niveau du Grand Café des Négociants.

Les circonstances exactes de la bagarre restent à déterminer.

Une chose est sûre : deux personnes ont été prises en charge par les secours après avoir été sérieusement blessées ce dimanche matin, peu avant 7h. Il semblerait que l’une d’entre elles a été frappée à l’aide d’un tesson de bouteille tandis que l’autre a été percutée par une voiture. Une rixe entre une dizaine d’individus avait éclaté au restaurant Ninkasi de Gerland dans le 7e arrondissement de Lyon. La police a interpellé deux protagonistes de la bagarre et poursuit ses auditions afin de comprendre le déroulé des faits.

Les enquêteurs organisaient la reconstitution du meurtre de Charlotte Roman, 27 ans et originaire de Villeurbanne.

Le corps de la jeune femme avait été retrouvé sur une route fin juillet 2018, victime d’une importante chute à la sortie de son travail dans un restaurant voisin. Tout laissait à penser qu’elle s’était suicidée.

Sauf que son ex-amant a été interpellé et mis en examen pour assassinat après avoir été aperçu sur place le soir du drame par un témoin. Lors de sa garde à vue, il a reconnu avoir tué Charlotte Roman, n’acceptant pas qu’elle mette fin à leur relation, avant de finalement revenir sur ses déclarations.

La reconstitution, en présence de la famille de la victime, devait permettre de lever le voile sur les circonstances de la mort de la Villeurbannaise. Cette dernière aurait été rouée de coups après sa chute de 20 mètres depuis le Belvédère de la Chambotte.Le suspect, ancien garde-chasse, reconnaît désormais l’avoir achevée mais pas de l’avoir poussée.

« Ce qu’il a fait c’est monstrueux. On ne doit pas enlever la vie à quelqu’un, que ce soit n’importe qui », a réagi la mère de Charlotte pour France Bleu Isère. Cette dernière se demandait si elle pourrait interpeller le suspect : « Je ne sais pas si j’en ai le droit. Je vais passer par mon avocat ».