Délinquant sexuel multirécidiviste, Luc Tangorre a été mis en examen ce vendredi au palais de justice de Lyon.

Jeudi dernier, lors de la première soirée de la Fête des Lumières à Lyon, deux incidents ont émaillé la soirée.

Les morceaux de scotch ont été retirés. Grâce à eux la boucle du « C » avait été fermée pour devenir un « O ». Ce « O » signifiait « Occupé », comme dans « amphithéâtre occupé ». Les matelas de l’amphi C ont été déménagés dans des camionnettes un peu branlantes.  Ils sont stockés dans une salle du rez-de-chaussée dans l’ancien centre de formation des pompiers à Cusset (Villeurbanne) qui va accueillir les migrants de Lyon 2 pendant les semaines à venir.

Ce mercredi, c’est le grand déménagement pour ces migrants. Il faut emporter les habits, les affaires personnelles, la nourriture et les ustensiles qui vont avec. Les étudiants de Lyon 2 sont là. Est présente avec eux l’émotion de voir partir ces jeunes issus de Guinée, du Nigeria, de Sierra Leone et d’ailleurs dont ils ont partagé la vie depuis 5 semaines. Ces tous jeunes hommes et femmes, Cathy, Mathieu, Bérénice, Cléo, que rien ne préparait à s’investir autant pour des étrangers dont certains ont presque leur âge, sont partagés entre le soulagement que les migrants ne soient pas expulsés de « leur » amphi, et l’inquiétude de les voir s’éloigner.

Le squat de Cusset a été « ouvert » par d’autres jeunes, des militants presque professionnels, dont la logique est différente. Les militants offrent aux migrants de Lyon 264 places dans cet ancien centre de formation pour les pompiers à Cusset. 64, pas une de plus, et avec des conditions. L’une d’entre elle est de ne pas héberger de mineurs. En effet les mineurs sont censés être ceux les mieux pris en charge par la puissance publique (c’est le rôle de la MEOMIE de la Métropole de Lyon) et donc ceux qu’il peut paraître moins urgent de mettre à l’abri autrement. Les militants du squat ont également « promis » un étage entier au collectif « Agir Migrants » né au printemps dernier en soutien aux familles albanaises expulsés des parcs du 3^e arrondissement de Lyon, ce qui limite d’autant le nombre de place disponibles pour les migrants Lyon 2.

« Trier les humains » 

Il y a donc des logiques différentes entre les acteurs qui s’investissent pour aider les migrants. Ce soir du déménagement, Cathy, étudiante de Lyon 2, prend la parole au squat de Cusset pour réclamer que l’on mette trois migrants par chambre et pas deux. La proposition passe mal, elle quitte la salle sous les cris de protestation.

Plus tôt, dans la journée, Cléo a dû annoncer aux migrants qui se préparaient à partir pour le squat de Cusset que tous ne pouvaient pas venir.  « J’ai été un peu dépassée par le fait qu’on en vienne à faire un tri complètement arbitraire entre des êtres humain », raconte-t-elle.

Des ‘solutions’ –  improvisées ou non –  sont cherchées. Notamment grâce à une cagnotte que certains enseignants de Lyon 2 ont mise en place pour permettre de payer des chambres d’hôtels aux migrants qui n’ont plus de solution. Reste les mineurs. Dans ce cas-là, Mathieu et Cathy avaient mieux anticipés. Toute la journée du mercredi Mathieu accompagne des mineurs en rendez-vous, Cathy active ses contacts pour leur trouver un logement en désespoir de cause.

Une nouvelle vie 

Que va-t-il se passer maintenant pour les migrants Lyon 2 hébergés dans la caserne Cusset ? Mercredi soir les conditions de logements étaient encore plus que précaires. Les chambres n’étaient pas réparties, il n’y avait d’eau que glacée, tout était sale. La caserne est en cours d’achat par la Métropole de Lyon pour y fabriquer un collège. Aucune procédure d’expulsion n’a l’air envisagée. Le problème n’est pas réglé.